René Chaudoy, docteur en géographie propose la conférence "Évolution et restructuration des équipements de santé mentale, de l'architecture institutionnelle à l'intervention dans le milieu social."
Résumé de sa thèse :
"Comment percevoir aujourd'hui l’évolution de la santé mentale ? Qu'en est-il des reformes apportées dans ce domaine, ou le mouvement des idées, celui des groupes sociaux, des institutions dominant le processus d’évolution des équipements de santé mentale
s'est organisé autour de l'image répressive de l'asile. Dans le passage de l'architecture institutionnelle a la politique de sectorisation mis en place dans les années soixante, apparaissent les remises en cause du système de prise en charge.
La psychiatrie tente de modéliser de nouveaux lieux d'intervention dans le champ urbain. Les déplacements s’opèrent dans le temps produisant d'autres formes de spatialisation qui sont la conséquence de dialectiques et de stratégies diverses
: institutions, groupes professionnels. Il s'agit de proposer a travers ces travaux les moyens d'objectiver les transformations du dispositif de prise en charge des malades mentaux en faisant du cadre bâti un indicateur des pratiques institutionnelles et des groupes socio-professionnels.
En effet, en réinscrivant la production des équipements dans une dimension spatiale, nous faisons l’hypothèse que l'espace est devenu objet de la pratique des groupes socio-professionnels, qu'il est la trace de leurs actions et des stratégies qu'ils développent."
Cette soirée est la troisième du Cycle "Psychiatrie et Ville" organisé par le collectif À ta santé et Echelle Inconnue :
À Ta Santé est un collectif de soutien aux psychiatrisés à des degrés divers. La psychologie et la psychiatrie sont l’exercice d’un pouvoir, particulièrement violent dans de nombreuses institutions psychiatriques,
générant des normes et nommant des déviances à corriger ou à contenir. Il s’agit pour nous de comprendre les modalités locales de son exercice et d’accompagner quiconque le souhaite dans ses rapports de force avec l’institution.
Cela passe par de l’information sur la langue et les pratiques psychiatriques et psychopathologiques (comment est fait un diagnostic selon les concepts utilisés par le psy ? Quel usage en est-il fait ? Etc.),
mais également par des informations médicales ou encore juridiques. Dans l’absolu, le droit est loin d’être la solution, mais il offre parfois des possibilités que les patients ne connaissent pas toujours.
Nous organisons ce cycle de conférence dans le but de multiplier les perspectives depuis lesquelles nous pouvons analyser le pouvoir psychiatrique et y envisager des alternatives.